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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 14:08

        JE ME SOUVIENS

 

            Il y a de cela bien longtemps…..

            

Enfant, si certains  objets vous laissent indifférents, d’autres, objets ou matériel  usuels, vous interpellent ; les voir fonctionner vous étonnent et, pour certains, vous éblouissent, vous en faites des objets  incroyables, fantastiques, vous pensez «qu’est-ce qu’on peut faire avec des  trucs pareils ? » et, dans votre petite tête encore naïve d’enfant, vous n’en admirez que plus, les personnes qui « arrivent » à les faire fonctionner…

 

Je me souviens, que deux « outils » entre autre, m’intriguaient : la barate cet engin qui arrivait à nous faire du beurre, et surtout, le pressoir à vin, une machine compliquée,  conçue d’un enchevêtrement de bois, munie de roues et surmontée d’un grand cylindre avec, en son centre, une énorme vis en bois, et destiné à recevoir les raisins. Une rigole en bois déverserait le jus dans un grand cuvier placé dessous.

 

Le pressoir ! Cet engin que je voyais dormir 10 mois de l’année dans notre grange et que mon père sortait en septembre,  avec l’aide de nos voisins Léon, Maurice et Maxime, et qui était  installé dans notre grande cour afin de recevoir sa  toilette d’automne : des arrosages constants ; on le lessivait, le brossait pour enlever la poussière accumulée, mais également pour «  réveiller » le bois qui, au contact de l’eau se « gonflait » et retrouvait ses formes initiales.

 

Bien propre et remis en état de marche, il était maintenu à l’aide d’énormes cales en bois et l’on installait une échelle par laquelle les hommes grimperaient pour verser les paniers remplis de raisins.

 

Le jour venu, un chariot conduit par notre cheval, sur lequel étaient empilés les paniers de raisins, était placé à proximité du pressoir et le travail commençait, ; chacun leur tour, les hommes montaient déverser leur panier ; on remplissait le cylindre et ensuite, à l’aide d’une grande perche fixée à la vis, tout le monde tournait celle-ci et un jus doré émanant des tas de parfums, s’écoulait par la « goulerotte » jusqu’au cuvier ; lorsque la  vis était en bas, on la remontait, en tournant dans le sens inverse et ce manège se répétait tant que du jus sortait encore.

 


Alors, pour les hommes, la dégustation démarrait déjà à ce stade : ils « grumaient » très religieusement ce divin nectar de notre cher BACCHUS et l’on pouvait entendre :

-       Mon père : pas d’acidité, prometteur, çà devrait être une bonne année

-       Le Léon : non seulement il n’est pas acide, mais très sucré, il devrait atteindre les 12°5/13°

-       Le Maurice : peut-être pas 13 mais il sera c’est sûr très gouleyant

-       Le Maxime : Ah oui, très parfumé, il aura sûrement un bon bouquet et une belle robe

 

 

Jargon qui nous dépassait, on se demandait comment ils pouvaient dire tout ça sur un jus que nous buvions, avec mes frères et sœur, sans modération,  à en attraper la colique

À cette époque, il n’était pas encore de mode de dire : il a un léger parfum de framboise, ou de fraise, ou que sais-je ;  pour les bons vignerons, il avait un pur parfum de… ….vin


Voilà, les vendanges terminées, la machine infernale regagnait sa grange pour dix mois…

 

Quel merveilleux souvenir !!!!

S.P.

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 Monsieur Lamartine avait raison de penser que les objets avaient une âme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 18:55

Dans cet Atelier, nous écrivons à partir d’une proposition qui sert de « pré-texte » à écrire.

Cette proposition est énoncée en début de séance par l’animateur. Ce n’est pas une « consigne » ni un thème de dissertation. Cette proposition sert à tendre des fils, ourdir une chaîne, tendre des lignes, sur la page blanche. Chaque mot de la proposition tend un nouveau fil qui servira de support, de cadre – comme les fils de chaîne sur le métier à tisser.

Ces fils font appel à la mémoire, à la créativité de chacun et, l’Écriture, tel un fil de trame, va venir s’entrecroiser, se mêler avec les fils de chaîne, les mots de la proposition.

Dans le récit qui se « dévide » peu à peu, des trous de la mémoire seront restaurés, bouchés raccommodés ou stoppés, par de nouveaux apports ; de nouvelles « pièces » pourront même venir « s’incruster ». Dans le nouvel ouvrage qui se tisse au fil des mots, les éléments du passé sont revisités et éclairent d’un jour nouveau le présent toujours vivant.

Il s’agit bien d’un « atelier » où, à l’instar des "petites mains", nous tissons des textes sur les fils tendus d’une proposition. À la fin de chaque séance, nous lisons notre texte à voix haute, pour « l’exposer » aux autres « écrivants ».

Chaque texte est unique, c’est l’œuvre de chacune. Une fois à la maison, comme le peintre, nous pouvons fignoler l’esquisse, l’ouvrage commencé à l’atelier.

Ninon

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 18:28

Proposiion de l'atelier écriture du 17/02/2011:(Vous pouvez envoyer vos textes sur le sujet)

Embellir sa ville

Je vous propose  d’écrire une lettre ouverte au Maire de la ville d’X, pour lui exposer un projet d’embellissement de la ville, d’un quartier, d’un monument, d’un lieu public…

 Ce projet pourrait être réalisé partiellement ou complètement par les habitants, en raison de la crise économique, mais il peut toutefois se situer à une époque où la ville est prospère….

 Si vous avez l’esprit pratique, vous pouvez dresser la liste des fournitures nécessaires à ce projet. Si vous n’avez pas l’esprit pratique vous pouvez rester dans un domaine abstrait et proposer des souhaits, une charte…

 Ce projet peut être de tous ordres : social, architectural, il peut se situer dans les domaines de l’infrastructure, l’écologie, la botanique, les arts, il peut aussi être ludique, fantasque…

Il pourrait se mettre en place pour la fête de la ville ou lors d’une occasion plus adaptée à votre projet.

Si vous avez du mal à vous lancer dans uns direction faite une liste de mots qui vous viennent à l’esprit et laissez-vous emporter par eux.

À VOS PLUMES!

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 18:11

Proposition de l'atelier écriture du 18/11/2010 (vous pouvez éditer vos textes écrits ce jour-là)

Nous allons « marcher » autour des étangs et dans la futaie Colbert afin de visiter quelques vieux chênes. Jadis Colbert avait fait planter ces arbres pour faire des bateaux, aujourd'hui ils servent pour fabriquer des fûts pour le cognac et pour quelques très bons vins de Bordeaux. Il paraît que les barriques françaises de la forêt de Tronçais sont plus fameuses que les vins qu’elles hébergent! 

Cependant quelques beaux vieux chênes ne subiront pas ce sort et pourront mourir de « mort naturelle »

-Le saint Louis, à la silhouette imposante, né au XVI , 6m de circonférence, 34 m de haut

 saint-louis4_min.jpg

-Les Jumeaux ; nés de la même souche vers  1640, 5,10m de circonférence, 25m de hautjumeaux_min.jpg

-La Sentinelle : né vers 1580, 6,50 de circonférence, hauteur 28m, il délimitait le territoire entre trois paroisses Une légende attribue à ce chêne de cacher dans une de ses "cabotes", une statue de la vierge afin de la soustraire à "ceux de la nouvelle religion" qui déferlaient sur le pays en 1569…

sentinelle_min.jpg

Ces géants centenaires et toujours vivants ont de profondes racines, ils ont traversé bien des tempêtes.

Qui ont-ils rencontré, qui s’est frotté à leur écorce ?…Le vent furieux, le bûcheron rêvant de navires, le cerf en fuite, le sanglier friand de glands, le promeneur solitaire en quête de repos ?

Parlez aussi de cette écorce noueuse striée de cicatrices, cette peau qui retient la sève, la vie à l’intérieur… Cette peau qui respire la forêt, qui a peut-être mémorisé toutes ses odeurs…

À VOTRE PLUME, POURSUIVEZ LA BALADE...

 

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 13:53

LE TOUPI.

 C’est en revenant d’une Brocante que j’ai cherché ce mot dans différents dictionnaires régionalistes.

Dans le Dictionnaire gascon-français de l'abbé Vincent Foix : Toupi : est un pot de conserves – Uoü toupi de grèche, un pot de graisse. Ce mot à une racine allemande: topf, qui veut dire pot.

Dans le Dictionnaire provençal-français: ou, Dictionnaire de la langue d'oc,  de Simon Jude Honnorat : Toupin ou Topi en catalan: est un pot à queue, un petit pot à feu, un pot de terre muni d’une anse, dont on se sert en guise de marmite.

Pour certains auteurs : Toupin  a un radical pris du ligurien, ce mot vient de tofinus, diminutif de tofus, espèce de grès dont on fait les pots, et de l’allemand Topf , comme il a déjà été dit.

 

Au sens figuré: toupi est un sot, un imbécile. On dit aussi, être lourd comme un toupin, ébloui, étourdi, qui a des vertiges. Les épithètes défavorables qu’on donne à ce vase viennent de sa forme peu élégante et écrasée, car lorsqu’il est plus haut que large, il prend le nom de cafetière.

On appelait jadis topinaire  (prononcez topinaïre), celui qui s’occupait minutieusement des détails du ménage, qui restait au coin du feu pour surveiller le pot, au lieu d’aller à son ouvrage.

De nombreux restaurants du Sud de la France, encore aujourd’hui, portent ce nom.

 

Voilà pour le nom, passons maintenant à l’objet. C’est en visitant la brocante de mon frère Michel que j’ai retrouvé le toupi –sorte de meug ventru muni d’un couvercle- et que ce nom m’est revenu en mémoire. Dès que j’ai vu cet objet, je l’ai porté instinctivement sous mon nez pour retrouver son odeur. Elle était toujours là, je l’ai reconnue, une odeur âcre de lard rance. Longtemps, dans l’enfance, cette odeur était pour moi évocatrice de quelque chose de moisi, de tenace, car même bien lavé, le toupi gardait son odeur.

 

Cette odeur, je l’ai retrouvée au Brésil, un jour où j’étais invitée, dans un village du Sertao chez Sonia et Marcone. Le Sertao est une région semi-aride qui s’étend sur un million de kilomètres carrés, c’est le pays des cangaceiros, de la sécheresse, la végétation se compose d’épineux. Les vachers sont vêtus de cuir de la tête aux pieds et circulent à cheval car l’élevage est extensif et le bétail se déplace beaucoup pour se nourrir. Ce jour-là, pour me recevoir, Sonia avait cuisiné un poulet à la crème du Sertao, les amis brésiliens qui m’accompagnaient étaient ravis, « un délice, tu verras » me disaient-ils. Lorsque j’ai enfin goûté le poulet, je me suis arrêtée à la première bouchée, je l’ai mastiquée un petit moment, mes papilles étaient en alerte rouge. Le produit était-il avarié ? Dans les villages, beaucoup de maison n’ont pas encore l’électricité et la conservation des aliments suit d’autres règles. La viande est séchée et salée, le beurre se consomme en bouteille car il est liquide et il a ce même goût de rance, qui rappelle celui des conserves de mon enfance auvergnate. Les amis aussi, après un long séjour à Paris, retrouvaient ce goût de leur terroir: Oh Sonia, c’est délicieux, c’est la meilleure nourriture du monde ! s’exclama ma voisine de table. Au fil des jours, j’ai su apprécier le goût si particulier de la crème et du beurre du Sertao, cette saveur de ranci, je la retrouverai aussi dans la « carne do sol » une viande salée et peut-être séchée au soleil ?

 

Cette même odeur imprégnait le toupi marron de la brocante, il était un peu ébréché, le vernis avait perdu son éclat, mais il avait conservé, chose rare, son couvercle. Il était pareil à ceux que ma grand-mère utilisait pour apporter la nourriture, en milieu de matinée, aux personnes qui travaillaient dans les champs depuis le soleil levant.

 

Dans le toupi, la soupe épaisse mijotait longtemps sur le fourneau. Ceux qui travaillaient aux champs avaient déjà pris, avant de partir, un repas substantiel composé de pain, de jambon sec ou de fromage, de la soupe ou du lait, ou du vin, un repas de travailleurs, un repas réservé aux hommes.

 

Je n’ai jamais pris part à ce repas matinal, je ne sais même pas s’il avait un nom particulier. Cependant je sais qu’au Nordeste du Brésil le dernier repas du soir s’appelle « à ceia », c’est-à-dire la Cène, c’est un repas où l’on sert du café et des sortes de gâteaux de couscous sucré.

Je n’ai jamais mangé non plus la soupe du toupi et j’avoue que cette odeur, jadis, me répugnait un peu. C’était une soupe grasse dans laquelle il y avait probablement un peu de lard, des légumes et du pain. Quand la soupe est bonne, disait ma grand-mère, la cuillère doit tenir toute seule !

 

Il m’est arrivé, lorsque j’étais en vacances chez ma grand-mère, de porter le panier à un travailleur. J’appelais ça, le casse-croûte de dix heure, heure du soleil bien sûr; celle du méridien de Greenwich était au cadran de l’horloge, mais on ne la pratiquait que pour suivre le programme de la radio («Les dernières nouvelles de demain » de Geneviève Tabouis), ou pour prendre le train, c’était une heure administrative.

Dans le panier, que je portais à ceux qui travaillaient aux champs, il y avait toujours un toupi par personne et pour que la soupe ne refroidisse pas, les toupis étaient enveloppés dans un torchon propre et recouvert par un tissu de laine. À midi, heure du soleil, les travailleurs généralement rentraient à la ferme pour le repas que nous appelions « dîner » et pour faire un brin de sieste en été.

Ma frustration est de n’avoir connu que l’odeur de cette soupe que je retrouve aujourd’hui dans cet ustensile de la brocante ; c’est au Brésil que j’ai retrouvé le goût âcre de cette saveur d’enfance.

 

Ninon, 10 mars 2011

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 13:48

Voici la proposition d'écriture du 10/03/11:

À partir d’un objet ancien, d’un tissu, d’un plat, d’un vin… laissez parler vos sens :

La vue, le goût ,l’odorat, le toucher, l’ouie…

Mémorisez l’objet, décrivez son époque, évoquez au passage sa fabrication ou quelques personnages auquel cet objet est attaché.

Exemples : La « madeleine de Proust ; un vin château d’Yquem : le ramassage minutieux, la pourriture noble, le vieillissement, la cave…

J.P. Kauffman, enfermé pendant trois ans au Liban, se récitait la liste des vins millésimés, il se remémorait, le goût, l’odeur des vins qu’il avait goûtés…

Taillez votre plume et laissez la courir…

 

Vous pouvez publier vos textes avec votre nom ou sous un pseudo

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 13:34

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